La méditation des Beatles et des célébrités
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La méditation est simplement un moyen d'arriver à ses fins. On s'y adonne pour évacuer le désordre de son système, si bien que quand c’est fait on devient celui qu'on est de toute façon - George Harrison

George Harrison parle de gloire, de religion et de spiritualité (p263)

GEORGE HARRISON : Je n'avais que vingt-trois ans quand on a fait Sgt Pepper, j'avais déjà connu l'Inde et le LSD et jetais en route pour le transcendantalisme. Après avoir vécu une période d'apprentissage si intense et un tel succès avec Beatles et avoir réalisé que ce n'est pas la réponse à tout, la question s'est posée : « Qu'est-ce que tout ça veut dire ? ». Et là, purement à cause de l'expérience du LSD à haute dose, j'ai eu conscience de Dieu.

Je ne connais personne dans les religions chrétiennes qui ait une compréhension assez profonde de la science de Dieu pour être capable de la traduire en terme humains. Les chefs de l'Église diffusent une espèce d'absurdité parce qu'eux mêmes ne comprennent pas ça. Ils vous rendent donc aveugle à force d'ignorance comme le fait un gouvernement, comme si le pouvoir de l'Église était devenu une raison suffisante pour qu'on ne mette jamais en doute ce qu'elle dit. C'est un peu du genre : « Vous ne savez rien sur le Christ et sur Dieu parce c'est nous qui avons la franchise ».

J’ai assez lu les Vivekananda et Yogananda pour discerner comment voir Dieu : en utilisant le système yogique de transcendance à travers les états relatifs de la conscience (états de veille, de rêve et de sommeil) pour arriver au niveau plus subtil de la conscience pure. C'est à ce niveau-là que l'individu expérimente la pure perception, la pure conscience, la source de toute entité. On l'a dit dans « Tomorrow Never Knows ».

Le vide est le transcendant, au-delà de la veille, du sommeil, et du rêve. Tout dans la création est la conséquence de ce pur état d'être, le transcendant ou  Dieu. Dieu est la cause. Et la conséquence, sont les trois mondes : le causal, l'astral et le physique.

Je crois absolument au pouvoir de la prière, mais c’est comme l'amour : les gens disent « Je t’aime », mais tout dépend de la profondeur de cet amour. Maharishi disait que si on a un arc et une flèche et qu'on ne peut tendre l'arc qu'à moitié, la flèche n'ira pas très loin. Mais si on peut bander l’arc au maximum, on peut donner à sa flèche une portée maximum. En matière de prière, certaines personnes le font avec tant de force que leurs prières marchent vraiment tandis que d'autres peuvent avoir l'intention mais pas la capacité. Un type costaud peut soulever facilement une lourde charge. Un autre gars n'aura pas la même force. Les deux ont la même intention, mais un seul a manifestement la capacité. Pour que la prière marche vraiment, on doit la faire dans la transcendance parce que plus le monde matériel est présent (ou le niveau de la conscience) et moindre est l'effet, le pouvoir de la prière dépend donc du développement spirituel de chacun. C'est pourquoi le niveau de conscience transcendantale est si important, et aussi pourquoi le mantra est si important dans la recherche de ce niveau. Le mantra est comme une ordonnance. S'il y a les bons mots sur son ordonnance, on aura les bons médicaments.

On traverse l'existence, menés par nos sens et notre ego, on recherche de nouvelles expériences parce que sans expérience on ne peut obtenir le savoir, et sans savoir on ne peut pas se libérer. Mais au cours de notre parcours, nous nous entremêlons d'ignorance et d'obscurité à cause de notre ego et de notre association avec l'énergie matérielle. Donc, bien que nous venions de Dieu, nous ne pouvons refléter Dieu à cause de toute cette pollution qui s'est accumulée au long du chemin ; et c'est une bataille épique que d'expulser tout ça de son système. Une abeille se pose sur une fleur pour prendre du pollen, puis elle essaie d'en trouver une qui en a encore plus. C’est la nature fondamentale de l’abeille de trouver plus de nectar, comme c’est la nature de l'esprit de toujours rechercher de meilleures expériences. Quand on a fait toutes ces expériences - rencontré tous les gens célèbres, fait un peu d'argent, tourné dans le monde et avoir reçu tous ces compliments on se dit encore : « Est-ce tout ? » Certaines personnes peuvent se satisfaire de ça, mais je ne le pouvais pas et ne le peux toujours pas.

Le fait d'avoir fait partie des Beatles a aidé a accélérer le processus de prise de conscience de Dieu, mais ça l’a également retardé car il m’a fallu me dégager de plus d'empreintes et de plus d'enchevêtrements. Chaque expérience et chaque pensée sont consignées dans nos archives internes. La méditation est simplement un moyen d'arriver à ses fins. On s'y adonne pour évacuer le désordre de son système, si bien que quand c’est fait on devient celui qu'on est de toute façon. C’est là le sel de l'histoire : on est déjà ce qu'on aimerait être. Tout ce qu'on a à faire, c’est de le faire (All we have to do is undo it).

Tout ce qu'on voulait c'était faire partie d'un groupe de rock mais, comme l'a dit Shakespeare, le monde est une scène et les gens ne sont que les acteurs. Être les Beatles c'est comme un costume qu'on a porté durant cette période, mais ce n'est pas vraiment nous. Ce n'est aucun de nous. Notre vraie nature est de chercher à rétablir ce qui est vraiment à l'intérieur : Connaissance complète.

JOHN LENNON : DANS TOUT VOYAGE - QU'IL SOIT CHIMIQUE OU AUTRE - CE QU'ON DÉCOUVRE C'EST SA PROPRE CONSCIENCE, TOUTES LES CHOSES QU'ON SAVAIT DÉJÀ. PERSONNE NE DIT QUOI QUE CE SOIT DE NOUVEAU. UN SCIENTIFIQUE NE DÉCOUVRE RIEN DE NOUVEAU, IL MONTRE SEULEMENT CE QUI EST DÉJÀ LÀ. PERSONNE NE VOUS DIT RIEN. MÊME QUELQU'UN COMME UN DYLAN OU UN SARTRE. ILS DISENT QUELQUE CHOSE QUI RESSEMBLE À UNE RÉVÉLATION - MAIS C'EST TOUJOURS UNE CHOSE QU'ON SAIT AU FOND DE SOI, QU'ILS ONT SIMPLEMENT AFFIRMÉE POUR NOUS.

The Beatles « The Beatles Anthology par les Beatles », Oct 2000, p. 263